Quand Pegasus espionnait les arméniens

Une enquête menée conjointement par Access Now, CyberHUB-AM, le Citizen Lab de la Munk School of Global Affairs de l’Université de Toronto (le Citizen Lab), le Security Lab d’Amnesty International et un chercheur indépendant en sécurité mobile, Ruben Muradyan, a mis au jour le piratage de victimes de la société civile en Arménie à l’aide du logiciel espion Pegasus du groupe NSO. Parmi les victimes du logiciel espion en Arménie figurent un ancien défenseur des droits de l’homme de la République d’Arménie (le médiateur), deux journalistes du service arménien de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), un fonctionnaire des Nations unies, un ancien porte-parole du ministère arménien des affaires étrangères (aujourd’hui employé d’une ONG) et sept autres représentants de la société civile arménienne. Des preuves indirectes suggèrent que le ciblage est lié au conflit militaire dans le Haut-Karabakh (également appelé République d’Artsakh en Arménie) entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Il s’agit de la première preuve documentée de l’utilisation du logiciel espion Pegasus dans un contexte de guerre internationale.

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Violation des droits de l’homme par l’Azerbaïdjan

RAPPORT SUR LES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME INDIVIDUELS ET COLLECTIFS RÉSULTANT DU BLOCUS DE L’ARTSAKH (NAGORNO-KARABAKH) PAR L’AZERBAÏDJAN (100 JOURS)

Depuis le 12 décembre 2022, vers 10h30 (GMT+4), un groupe d’Azerbaïdjanais en civil, se présentant comme de prétendus « activistes environnementaux », a bloqué la seule route, l’autoroute Goris – Stepanakert, qui passe par le corridor de Lachin (Berdzor) reliant l’Artsakh (Haut-Karabakh) à l’Arménie et au monde extérieur. La soi-disant « éco-protestation », avec la participation avérée d’agents des services spéciaux de l’État azerbaïdjanais, s’est révélée être entièrement orchestrée par le gouvernement azerbaïdjanais.

En conséquence, le blocus en cours a physiquement obstrué la seule voie de vie de l’Artsakh depuis 100 jours déjà, laissant l’ensemble de sa population, 120 000 personnes, dont 30 000 enfants, dans un état d’isolement total, confrontée à des violations massives des droits de l’homme individuels et collectifs, ainsi qu’à des menaces existentielles et sécuritaires à multiples facettes.

Outre le blocus permanent du corridor de Lachin, l’Azerbaïdjan a également délibérément perturbé le fonctionnement des infrastructures essentielles de l’Artsakh (approvisionnement en gaz naturel et en électricité, Internet et communications mobiles) dans le but d’aggraver encore la crise humanitaire déjà terrible et de causer des souffrances humaines excessives au peuple de l’Artsakh.

En outre, au cours de la période qui a suivi la déclaration trilatérale sur le cessez-le-feu, signée par les dirigeants de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Fédération de Russie le 9 novembre 2020, la partie azerbaïdjanaise a violé de manière répétée et flagrante les dispositions de la déclaration, en recourant à l’escalade militaire, en perturbant la vie et l’activité normales de la population civile de l’Artsakh, en lançant des attaques physiques et psychologiques et en commettant des violences à l’encontre de la population.

Le blocus permanent de l’Artsakh et la perturbation des infrastructures vitales par l’Azerbaïdjan, ainsi que les attaques armées régulières et constantes, visent à soumettre l’Artsakh à un nettoyage ethnique par l’intimidation physique et psychologique, en créant des conditions insupportables et en détruisant la population arménienne autochtone de l’Artsakh.

Ce rapport présente de manière exhaustive les violations constantes et significatives des droits de l’homme individuels et collectifs résultant du blocus de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan, qui ont été enregistrées pendant les 100 jours du blocus au 21 mars 2023. Le rapport a été préparé sur la base de demandes adressées aux organes de l’Etat par le bureau du défenseur des droits de l’homme (Ombudsman) de la République d’Artsakh, d’études menées et d’informations reçues à partir d’entretiens et de sources ouvertes.

Dans la section consacrée à chaque droit, certaines images et histoires humaines sont présentées dans le but de mieux refléter la réalité. Compte tenu de la nécessité de protéger les données personnelles des personnes, toutes les photos sont soit tirées de sources ouvertes, soit utilisées avec le consentement de leurs auteurs et des personnes qui y sont représentées. Dans la même logique, les noms des personnes représentées dans les histoires humaines ont été changés.

Revue de presse du 13 février 2023

Ne laissez pas mourir l’Arménie

Dans une tribune à « l’Obs », Marc Knobel, historien, et Ara Toranian, directeur du magazine « les Nouvelles d’Arménie », s’alarment de « l’ignorance générale » face à la « guerre particulièrement rude » menée par l’Azerbaïdjan, soutenue par la Turquie, contre les Arméniens.

Certains conflits suscitent de l’émotion, une grande réactivité et de nombreux commentaires sont déposés ici ou là, tant chez les politiques que dans les médias. Les envoyés spéciaux, les reportages et les émissions sur ces conflits se succèdent quelquefois à un rythme effréné, tant et si bien que nos compatriotes en connaissent les différents rebondissements. Dans ces conditions, il n’est pas faux d’affirmer que la guerre peut se jouer aussi avec de la communication, dont elle est l’un des éléments phares. La communication ne rend pas seulement compte des combats et d’autres rebondissements, elle tient en alerte, elle est un focus et le zoom qui est offert permet de ne pas occulter/ oublier que des civils sont assassinés, que des bombardements ont lieu, que des femmes et des enfants se terrent dans des abris de fortune. Dans les conflits qui ensanglantent aujourd’hui notre planète, il est une guerre particulièrement rude qui est menée par l’Azerbaïdjan contre l’Armé- nie, à quelque quatre heures de vol de Paris. Certes, l’Arménie c’est loin et le Haut-Karabakh – également appelé Artsakh par les Arméniens – paraît énigmatique, comme encore plus mystérieux. Nos contemporains auraient du mal à les situer sur une carte de géographie. Cette ignorance générale fait le mal- heur des Arméniens. Elle fait aussi le bonheur de leurs ennemis héréditaires, les forces du panturquisme, responsables du génocide de 1915, qui en tirent profit pour finir le travail à l’abri des regards. C’est ainsi que peut se dérouler en ce moment même, le dernier acte de la mise à mort de ce peuple de trop. Une entité chrétienne, éprise de démocratie, de valeurs européennes, dont l’existence multimillénaire dans cette zone en proie à tous les totalitarismes fait figure d’exception culturelle et poli- tique. On ne s’étonnera donc pas que conformément à la règle du fanatisme en vigueur sous ces cieux, il s’agisse de la faire disparaître. D’une part, au mo- tif de ce qu’elle est ; d’autre part, en raison de l’obstacle géographique qu’elle représente pour la Turquie et l’Azerbaïdjan, deux Etats turcophones qui rêvent de réaliser une jonction terrestre à ses dépens. Michel Marian : « Le risque d’épuration ethnique est évident pour les Arméniens du Karabakh »
coupée du monde. Depuis presque deux mois, plus rien ne passe. Ni être humain, ni marchandise. Le gaz lui-même est régulièrement coupé, alors que les températures avoisinent -10 °C dans cette région montagneuse. Les écoles sont fermées. Il n’y a plus de médicaments, tandis que les forces d’interposition russes, censées garantir la libre circulation sur cette voie [depuis l’accord de cessez-le-feu signé le 9 novembre 2020 entre Erevan et Bakou sous l’égide de Moscou], laissent faire, en regardant ailleurs.

Massacre moderne

Or personne ou presque ne parle du drame qui est en train de se nouer. Il est vrai que la mort par asphyxie est moins spectaculaire, et donc moins média- tique, que celle causée par des bombardements. Pourtant, force est de consta- ter que l’on avait à peine plus parlé du sort des Arméniens durant l’automne 2020, alors qu’ils subissent les assauts conjoints de l’armée azerbaïdjanaise et de celle de la Turquie, épaulées par 2 000 mercenaires djihadistes syriens.

Ce massacre moderne, perpétré avec toute la panoplie des armes autorisées et interdites, avait fait 4 500 morts parmi les conscrits arméniens en quarante- quatre jours. Ce qui constitue une incroyable saignée en regard des 3 millions d’Arméniens qui vivent encore sur leurs territoires historiques. A titre de comparaison, la guerre déclenchée par Vladimir Poutine a tué quelques milliers de soldats ukrainiens en un an [entre 10 000 et 13 000, a indiqué début décembre 2022 la présidence ukrainienne], pour une population de 44 millions d’habitants. Ces chiffres donnent une idée du déferlement de violence qui s’est abattu sur les Arméniens durant ce mois et demi. Ils témoignent aussi, sans sombrer dans la concurrence victimaire, de l’inégalité de traitement médiatique entre ces deux tragédies.

« Notre sort n’émeut personne » : au Haut-Karabakh, la défaite et l’exode des Arméniens
Qui se souvient de cette agression turco-azerbaïdjanaise remontant à juste deux ans ? On l’a d’autant plus vite oubliée, que cette guerre était passée sous les radars, les yeux du monde étant à l’époque rivés sur un virus, le Covid-19, et accessoirement braqués sur une élection, celle du président des Etats-Unis. Un moment opportun pour accomplir ce type d’abomination, comme le furent la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale pour procéder respectivement à l’extermination des Arméniens et des juifs. Pourtant, toutes choses étant égales par ailleurs, comment faire abstraction que cent ans après le génocide impuni de 1915, le peu qu’il reste d’Arméniens sur le peu qu’il reste de leur sol ancestral puisse continuer à subir de la part des mêmes agresseurs, ou de leurs fils spirituels, une haine identique, une violence de même nature ? Imagine-t-on l’Allemagne s’en prendre aux juifs cent ans après la Shoah ? C’est pourtant ce que sont en train de faire avec les Arméniens la Turquie et l’Azerbaïdjan, deux membres du Conseil de l’Europe, en toute tranquillité.

On le voit, les enjeux de cette actualité dépassent donc, à tout point de vue, le cadre restreint de la région et méritent donc mieux que l’attention distraite qu’ils suscitent, même si en France, le Sénat, puis l’Assemblée nationale, ont voté à l’unanimité des résolutions condamnant l’Azerbaïdjan et réclamant des sanctions contre ses dirigeants. Des votes qui demanderaient à être suivis d’effet. Avant qu’il ne soit trop tard.

BIOS EXPRESS

Marc Knobel est historien et essayiste, il a publié plusieurs ouvrages, dont
« Cyberhaine. Propagande, antisémitisme sur Internet »chez Hermann
en 2021.
Ara Toranian, directeur du magazine mensuel « les Nouvelles d’Arménie » qu’il a fondé en 1992, milite pour la reconnaissance du génocide arménien. Il préside le Conseil de Coordination des Organisations arméniennes de France (CCAF) avec Mourad Papazian.

Revue de presse 10 février 2023

Karabakh: Amnesty demande « la levée du blocus » et alerte sur une situation « catastrophique »

Paris, 9 fév 2023 (AFP) – La situation humanitaire au Haut Karabakh, enclave arménienne en Azerbaïdjan, est « catastrophique », a mis en garde Amnesty International jeudi, réclamant la levée du « blocus » par des manifestants azerbaïdjanais du corridor de Latchine, axe vital reliant l’Arménie au Karabakh.

« C’est une crise humanitaire que connaît le Haut-Karabakh, qui est complètement sous blocus de l’Azerbaïdjan avec la fermeture du corridor de Latchine », depuis la mi-décembre, a déclaré à l’AFP Ay‐ meric Elluin, responsable au sein de l’ONG qui publie jeudi un rap‐ port sur les conséquences du blocage.

« Il manque de tout. Il n’y a plus d’accès à des produits comme des antalgiques, des antibiotiques », « l’alimentation est rationnée », a-t-il poursuivi, citant des cas d’anémie, des fausses couches et des naissances d’enfants prématurés.

Revue de Presse du 8 février

Karabakh: Macron dit à l’Azerbaïdjan vouloir une solution « en urgence »

Paris, France | AFP | mardi 07/02/2023 – 22:07 UTC+1 | 329 mots

Le président français Emmanuel Macron a exprimé mardi à son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev « sa profonde inquiétude quant au blocage » d’un axe vital pour l’approvisionnement du Nagorny Karabakh, et s’est dit prêt à travailler à une solution « en urgence ».

Dans un appel téléphonique, « le chef de l’Etat a réitéré sa profonde inquiétude quant au blocage du corridor de Latchine et ses graves conséquences humanitaires », a rapporté la présidence française.

« Il a dit sa disposition à contribuer à ce qu’une solution soit trouvée en urgence », a ajouté l’Elysée, semblant proposer une nouvelle médiation d’Emmanuel Macron, qui a aussi réaffirmé « sa détermination à appuyer le dialogue pour qu’une solution pérenne soit trouvée dans la région ».

Le blocage du corridor de Latchine risque de raviver le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du Nagorny Karabakh, un territoire que Bakou et Erevan se disputent.

Depuis la mi-décembre, des Azerbaïdjanais se présentant comme des défenseurs de l’environnement manifestant contre des mines illégales bloquent une route cruciale reliant l’Arménie au Nagorny Karabakh, un territoire peuplé d’Arméniens.

En raison de ce blocage, l’enclave séparatiste qui compte quelque 120.000 habitants est confrontée à des coupures de courant et d’internet, ainsi qu’à des problèmes de chauffage et d’accès à la nourriture et aux médicaments.

Le président français, qui se veut en première ligne diplomatique dans ce conflit mais était resté relativement discret publiquement depuis un précédent appel à Ilham Aliev le 23 décembre, tente ces derniers jours de reprendre l’initiative.

Lundi, il avait ainsi appelé le Premier ministre arménien Nikol Pachinian pour l’assurer de son « engagement total pour la sécurité de l’Arménie ». Il avait ajouté que la levée du blocage du corridor représentait une « priorité ».

Parallèlement, l’Allemagne est aussi montée au créneau, invoquant la « responsabilité commune » de « l’Azerbaïdjan et la Russie » dans le dossier du blocus du Nagorny Karabakh.

L’Arménie a accusé à plusieurs reprises les soldats russes de maintien de la paix déployés dans ce territoire de ne pas avoir fait assez pour empêcher ce blocage.

Article dans La Croix

 » LE PEUPLE DE LA CROIX « 

« Silence, épuration ethnique ! » Le sort des Arméniens du Karabagh, broyés par l’Azerbaïdjan, ne semble intéresser ni l’Europe ni les États-Unis, focalisés sur le conflit russo-ukrainien. L’analyse de Tigrane Yégavian, géopoliticien et chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R).

Plusieurs signaux récents – le déploiement d’observateurs internationaux, la visite d’un représentant de l’OTAN – semblent indiquer un début de prise de conscience face à la situation des Arméniens du Karabagh. Qu’en est-il vraiment ?

Tigrane Yégavian : Lors des attaques conduites en septembre dernier par l’Azerbaïdjan contre la République d’Arménie souveraine, il n’y a pas eu de mobilisation pour dénoncer cette agression, en particulier de la part de la Russie, et encore moins de sanctions. Seul Emmanuel Macron est intervenu pour entreprendre une action concertée. L’envoi d’observateurs est sans doute le fruit de cette intervention. Néanmoins, ils ne sont déployés que du côté armé- nien, pas du côté azéri. Dès lors, je ne vois pas très bien quelle est la différence entre ces observateurs et les journalistes qui suivent sur place le conflit.

Revue de presse du 7 février 2023

La levée du blocage du Karabakh est une « priorité », assure Macron à l’Arménie

Paris, France | AFP | lundi 06/02/2023 – 21:48 UTC+1 | 310 mots

Le président français Emmanuel Macron a affirmé lundi au Premier ministre arménien Nikol Pachinian son « engagement total pour la sécurité de l’Arménie », faisant de la levée du blocage par des Azerbaïdjanais d’un axe vital pour l’approvisionnement du Nagorny Karabakh une « priorité ».

Lors d’un appel téléphonique, « le chef de l’Etat a exprimé la pleine solidarité de la France envers les populations arméniennes qui font face à des besoins humanitaires croissants », a rapporté la présidence française.

« Il a en outre dit la priorité que constitue pour lui le rétablissement de la libre circulation le long du corridor de Latchine bloqué depuis le 12 décembre dernier », a-t-elle ajouté.

Ce blocage risque de raviver le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du Nagorny Karabakh, un territoire que Bakou et Erevan se disputent.

Depuis la mi-décembre, des Azerbaïdjanais se présentant comme des défenseurs de l’environnement manifestant contre des mines illégales bloquent une route cruciale reliant l’Arménie au Nagorny Karabakh, un territoire peuplé d’Arméniens. En raison de ce blocage, l’enclave séparatiste qui compte quelque 120.000 habitants est confrontée à des coupures de courant et d’internet, ainsi qu’à des problèmes de chauffage et d’accès à la nourriture et aux médicaments.

Le président français se veut en première ligne diplomatique dans ce conflit, mais il était resté relativement discret publiquement depuis un appel du 23 décembre à son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, auquel il avait demandé de permettre la « libre circulation » entre le Nagorny Karabakh et l’Arménie.

Lundi, il a « réitéré son engagement total pour la sécurité de l’Arménie, et sa détermination à œuvrer au dialogue pour qu’une solution politique durable soit trouvée dans la région », selon l’Elysée.

Dans leur appel, Emmanuel Macron et Nikol Pachinian ont aussi « salué le déploiement » de la mission d’observation européenne instaurée en octobre le long de la frontière à la suite d’une médiation notamment française, « qui contribue à stabiliser la situation ».

Haut-Karabakh : Emmanuel Macron s’engage auprès de l’Arménie sur le déblocage d’un accès

20 Minutes avec AFP

Publié le 07/02/23 à 07h57 — Mis à jour le 07/02/23 à 08h51

Impasse Le corridor de Latchine est bloqué par des militants azerbaïdjanais depuis le 12 décembre, causant de graves pénuries dans la région.

Depuis la mi-décembre, des Azerbaïdjanais se présentant comme des défenseurs de l’environnement manifestant contre des mines illégales bloquent une route cruciale reliant l’Arménie au Nagorny Karabakh, un territoire peuplé d’Arméniens que se disputent Bakou et Erevan. En raison de ce blocage, l’enclave séparatiste qui compte quelque 120.000 habitants est confrontée à des coupures de courant et d’Internet, ainsi qu’à des problèmes de chauffage et d’accès à la nourriture et aux médicaments.

La levée de ce blocage est une « priorité », a assuré Emmanuel Macron au Premier ministre arménien Nikol Pachinian lors d’un appel téléphonique. « Le chef de l’Etat a exprimé la pleine solidarité de la France envers les populations arméniennes qui font face à des besoins humanitaires croissants », a rapporté la présidence française. « Il a, en outre, dit la priorité que constitue pour lui le rétablissement de la libre circulation le long du corridor de Latchine bloqué depuis le 12 décembre dernier », a-t-elle ajouté.

« Engagement total pour la sécurité de l’Arménie »

Le président français se veut en première ligne diplomatique dans ce conflit, mais il était resté relativement discret publiquement depuis un appel du 23 décembre à son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, auquel il avait demandé de permettre la « libre circulation » entre le Nagorny Karabakh et l’Arménie.

Lundi, il a « réitéré son engagement total pour la sécurité de l’Arménie, et sa détermination à œuvrer au dialogue pour qu’une solution politique durable soit trouvée dans la région », selon l’Elysée. Dans leur appel, Emmanuel Macron et Nikol Pachinian ont aussi « salué le déploiement » de la mission d’observation européenne instaurée en octobre le long de la frontière à la suite d’une médiation notamment française, « qui contribue à stabiliser la situation ».