Crise en Artsakh (Haut-Karabakh) : une nouvelle violation par l’Azerbaïdjan de l’accord de cessez-le-feu
Paris 31 mars 2023 – Au 110eme jour de la crise humanitaire de l’Artsakh (Haut- Karabakh) et du blocus impitoyable exercé par l’Azerbaïdjan, les forces militaires azéries poursuivent l’oppression à l’encontre de 120 000 civils Arméniens natifs de l’Artsakh.
La population de l’Artsakh résiste dans la précarité et face aux privations de biens essentiels, de médicaments, de chauffage, d’électricité (coupé aléatoirement les isolant en plein hiver) et d’accès à l’éducation (les écoles sont fermées).
Parallèlement, l’Azerbaïdjan multiplie les opérations de harcèlement sur le territoire de la République d’Artsakh. Récemment des commandos azéris infiltrés en Artsakh ont froidement abattu trois policiers dans leur véhicule. Les agriculteurs Arméniens sont eux aussi quotidiennement la cible des forces militaires de l’Azerbaïdjan qui n’hésitent pas à ouvrir le feu sur eux.
Le 25 mars 2023, la Russie, médiatrice dans le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, a accusé Bakou d’avoir violé l’accord de cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre de 2020 entre ces deux pays en laissant ses troupes franchir la ligne de démarcation. Information confirmée par le ministère de la Défense de l’Artsakh.
Des sénateurs, parmi lesquels Valérie Boyer et Gilbert-Luc Devinaz, appellent, dans une tribune au Monde, du 25 mars 2023, le gouvernement à engager sans délai une action humanitaire. L’Arménie et le Haut-Karabakh subissent une guerre à bas bruit menée par des Etats révisionnistes, qui, au-delà de cette région, contestent les frontières même de l’Arménie, désignée à présent comme « l’Azerbaïdjan occidental », ce qui constitue un non-sens historique et une violation de la souveraineté de la République d’Arménie et du droit international.
Nathalie Loiseau Députée Européenne du groupe Renew a demandé à l’ouverture de la route de Latchine, à UNSC ainsi qu’à toutes les organisations humanitaires internationales, pour assister une population en détresse.
Laurent Wauquiez, Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est en ce moment même en Arménie. Il a pu se rendre sur le corridor de Latchin et constater le blocus.
La région de Syunik (représenté par son gouverneur Robert Ghukasyan) et la région Auvergne-Rhône-Alpes (représenté par Laurent Wauquiez) ont signé un accord de coopération.
100 ans après l’Empire Ottoman et les Jeunes-Turcs, la volonté d’effacement du peuple arménien est réincarnée par le Dictateur Président Aliyev (au pouvoir depuis 2003 et qui a succédé à son père Heydar Aliyev). La République d’Artsakh est le Ghetto d’un peuple mythique et courageux, encerclé, terrorisé et affaibli, qui résiste héroïquement face à la volonté de destruction et d’épuration ethnique.
Les déclarations d’Aliyev ne laissent planer aucun doute quant à ses intentions ultimes. Cette volonté d’effacement du peuple arménien et de son histoire se traduit également par la destruction systématique de l’héritage culturel millénaire des Arméniens.
Bien que la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à l’Azerbaïdjan, mercredi 22 février, d’ « assurer la circulation sans entraves des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Latchine », le Président Autocrate Aliyev, ignore le droit International, et bénéficie d’une zone GRISE de non droit, alors que l’attention médiatique est focalisée par l’agression de l’Ukraine. Cependant la crise actuelle ne constitue pas un passe-droit international, Aliyev doit savoir que sa détermination de résoudre le conflit politique par l’usage brutal de la force l’amènera devant la Cour Internationale de Justice, au même titre que Poutine.
Malgré les appels répétés du secrétaire d’Etat américain Blinken pour stopper les agressions militaires des forces armées azéries, l’Azerbaïdjan continue les exactions et avance militairement en toute impunité. En l’absence de sanctions internationales qui tardent dangereusement à se mettre en place la population arménienne est en danger.