60E jour de blocus en Artsakh (Haut-Karabakh)
Paris, le 9 février – Depuis le 12 décembre 2022, des militants « écologistes » Azéris bloquent l’unique route reliant le Haut-Karabakh (Artsakh) à l’Arménie. 120 000 Arméniens sont privés de vivres, médicaments, gaz, électricité.
Avec les températures négatives de l’hiver les faux activistes ont été remplacés par des militaires.
Ce blocus orchestré par le régime dictatorial d’Aliyev se poursuit dans l’ombre d’une actualité internationale monopolisée à juste titre par la guerre en Ukraine et par les conséquences du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie.
L’objectif du blocage de la route de Lachine est simple : le nettoyage ethnique des Arméniens de l’Artsakh, région retirée à l’Arménie et rattachée à l’Azerbaïdjan arbitrairement par Staline en 1921.
Quelques données :
- 120 000 habitants d’Artsakh (dont 30 000 enfants, 20 000 personnes âgées, 9 000 handicapés) souffrent de malnutrition et de risque d’hypothermie.
- 41 jardins d’enfants et 20 écoles secondaires demeurent fermées, privant 5 528 enfants de leur droit fondamental à l’éducation.
- 580 citoyens d’Artsakh sont privés de la possibilité d’une intervention chirurgicale que leur état de santé impose.
- 6 enfants et 9 patients adultes se trouvent en réanimation (dont 4 dans un état extrêmement grave) sans possibilité d’être transférés en Arménie pour recevoir les soins nécessaires.
- 5 100 personnes ont perdu leurs emplois.
Il s’agit de la dernière manifestation de la volonté d’éradiquer toute trace arménienne, comme en témoignent les nombreux pogroms commis par l’Azerbaïdjan sur les Arméniens de cette région : massacre de Chouchi (20.000 Arméniens tués du 22 au 26 mars 1920), de Sumgaït (27 février au 01 mars 1988), de Bakou (12 au 19 janvier 1990), de Maragha (10 avril 1992) mais aussi la destruction de toute trace de culture arménienne (par exemple pour l’immense mausolée médiéval de Djoulfa au Nakhitchevan).
Victorieuse de la guerre de 2020, l’Azerbaïdjan, largement soutenu par la Turquie d’Erdogan conformément à leur devise commune « une seule nation, deux Etats » vise également le sud du territoire souverain de l’Arménie (Syunik), qu’elle occupe depuis le 13 septembre 2022. Cette invasion est une violation du droit international et n’est pas conforme à l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020.
Au même titre que la Russie de Poutine, le régime expansionniste d’Aliyev en Azerbaïdjan se sent autorisé à défier toutes les valeurs démocratiques et les dispositions du droit international. Riche en hydrocarbures, cet État dictatorial compte sur l’indulgence d’une Union Européenne qui, tentant de diversifier ses approvisionnements énergétiques, ferme les yeux sur cette catastrophe humanitaire.
Le peuple arménien, tout comme le peuple ukrainien, se bat pour sauvegarder son existence et ses valeurs démocratiques. Il est dans notre intérêt de tenter de contenir avec la même force toutes ces dérives expansionnistes héritées du passé qui se nourrissent – hélas – d’une réaction insuffisante de la communauté internationale.
L’Arménie et l’Artsakh réclament les efforts de tous pour mettre fin à cette situation inhumaine et ainsi éviter l’anéantissement du peuple arménien programmé par la Turquie et l’Azerbaïdjan.