Second communiqué de presse

Situation humanitaire urgente suite au blocus de l’Artsakh (Haut-Karabakh)

PARIS, le 30 janvier 2023 – Combien de temps 120 000 êtres humains peuvent-ils tenir sans gaz, sans électricité, sans vivres et sans médicaments par des températures négatives ? Les hivers sont rudes dans le Caucase. Cela n’empêche pas l’Azerbaïdjan de continuer le blocus illégal du corridor de Latchine, seule route permettant de relier l’Arménie à l’Artsakh. Entamé le 12 décembre dernier, ce désastre humanitaire se poursuit à présent depuis 50 jours dans l’ombre de la guerre en Ukraine, qui, à juste titre, mobilise toute l’attention internationale.

Tout comme l’Ukraine, l’Arménie est une démocratie envahie par un régime dictatorial et expansionniste. Tout comme le peuple ukrainien, le peuple arménien se bat pour sa liberté et contre la tyrannie d’un Etat qui veut purement et simplement le rayer de la carte.

En affamant ses 120 000 habitants (dont 30 000 enfants privés d’enseignement, faute de pouvoir chauffer les écoles) et en bloquant leur seule route de survie, l’Azerbaïdjan souhaite cette fois mettre un terme à la présence millénaire des Arméniens sur leurs terres historiques. L’Artsakh, région peuplée d’Arméniens offerte à l’Azerbaïdjan par Staline en 1921, est victime d’un nettoyage ethnique qui se poursuit depuis plus d’un siècle.

Pour bien saisir cette logique génocidaire, rappelons brièvement les principaux pogroms commis par l’Azerbaïdjan envers la population arménienne : massacre de Chouchi (20 000 arméniens tués du 22 au 26 mars 1920) de Sumgaït (27 février au 01 mars 1988) de Bakou (12 au 19 janvier 1990), de Maragha (10 avril 1992). Rappelons également les nombreux crimes de guerre commis par l’Azerbaïdjan depuis 2020 : décapitations, mutilations et viols de femmes soldats, exécution de soldats désarmés, détention et torture de prisonniers de guerre, utilisation d’armes interdites, etc. Ce blocus n’est que la dernière manifestation en date d’une série d’actes de barbarie destinés à éliminer toute présence arménienne en Artsakh.

Sortie victorieuse de la guerre de 2020, l’Azerbaïdjan, ayant bénéficié largement de l’aide de la Turquie d’Erdogan et de mercenaires djihadistes venus de Syrie, capitalise dans une vision jusqu’au-boutiste sur ses succès militaires pour obtenir toujours plus de territoires arméniens en commençant par l’Artsakh, pour viser ensuite le sud de l’Arménie (Syunik). Outrepassant les dispositions du traité du 9 novembre 2020, la dictature d’Aliyev occupe depuis le 13 septembre 2022 près de 150 km2 du territoire souverain arménien, reconnu internationalement.

Seule une mobilisation d’ampleur pourrait renverser la donne face à la puissance d’un Azerbaïdjan riche en hydrocarbures, ayant signé avec l’Union Européenne de nouveaux contrats destinés à acheminer son gaz (acheté partiellement à la Russie !), son pétrole et son électricité. À ce titre, la France, ayant déjà convaincu ses partenaires européens de la nécessité d’une nouvelle mission d’observation en Arménie, tente également d’agir pour débloquer cette situation humanitaire désastreuse.

Le peuple arménien réclame toute l’attention du monde médiatique et de la communauté internationale pour mettre fin à ce blocus qui constitue un acte de guerre à part entière.

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