Ecrire au Président de la République

Afin de montrer notre solidarité nous devons tous écrire et faire écrire au Président de la République !

Voici la marche à suivre : copiez le texte ci dessous, cliquez sur le bouton « Ecrire au Président » qui vous mène sur le site de l’Elysée, choisissez l’option « Réagir à un sujet d’actualité« , remplissez vos informations personnelles, copiez le texte, signez de votre nom et envoyez … un email émanant de « nepasrepondre@ecrire.elysee.fr » (vérifiez bien vos SPAMS) vous demandera de confirmer votre courrier, n’oubliez pas de le faire sans quoi le courrier sera annulé.

Pour transmettre à vos amis : le bouton ci-dessous prépare un email complet … il ne vous reste qu’à ajouter les destinataires !

Texte de la lettre au Président

Monsieur le Président de la République,

Comme vous le savez, depuis le 12 décembre dernier, les 120 000 Arméniens, dont 30 000 enfants, de l’Artsakh/Haut-Karabakh subissent un blocus total imposé par l’Azerbaïdjan, en violation totale du droit international et des accords signés.

Après plus d’un mois, la situation la situation est devenue alarmante. Des magasins vides, des pénuries de produits alimentaires (tickets de rationnement mis en place), de produits d’hygiène, de médicaments, des malades privés de soins vitaux (déjà des morts), des coupures de chauffage, d’eau chaude et d’électricité ainsi que d’internet et de téléphone. Le président Aliyev menace d’abattre tout avion de ravitaillement.

Cet acte de guerre ou plutôt ce nouveau crime, qui peut être qualifié de crime contre l’humanité, puisqu’il s’agit d’affamer délibérément des civils, de les persécuter jusqu’à leur mort ou leur départ, s’inscrit dans le plan d’épuration ethnique contre tous les Arméniens fomenté et clairement énoncé depuis septembre 2020 par la dictature azerbaïdjanaise, appuyée par la Turquie. Le président Aliyev avait alors annoncé, au moment de cette première attaque sanglante contre l’Artsakh, qu’il allait « chasser les Arméniens comme des chiens ». Les accords de cessez-le-feu n’ont jamais été respectés, et on a même assisté à une escalade des agressions contre l’Artsakh et contre la République d’Arménie, notamment avec l’attaque massive du 13 septembre dernier. L’Azerbaïdjan occupe toujours une partie de son territoire, et a encouragé une fois de plus des crimes effroyables, dont les vidéos, réalisées par les soldats azerbaïdjanais et publiées en toute impunité, ont épouvanté tous ceux qui ont eu le courage de les regarder, dont un certain nombre de nos élus.

Le président Aliyev a promis aux Azerbaïdjanais de « retourner à la maison en Azerbaïdjan occidental » en parlant de l’Arménie, dont les toponymes, sur les cartes de la région diffusées par son gouvernement, ont déjà été changés en toponymes azéris. Depuis l’été dernier, l’Institut Lemkin a lancé plusieurs alertes au génocide. Le CERD a dénoncé les crimes de guerre commis par l’Azerbaïdjan, l’utilisation d’armes prohibées par les Conventions de Genève, les tortures et exécutions de prisonniers, les tortures et persécutions contre les civils, ainsi que la promotion de la haine ethnique. La Commission d’Helsinki, le Sénat américain, ont dénoncé ces faits.

Le Sénat français et l’Assemblée nationale ont affirmé par deux fois leur soutien aux Arméniens, par le vote des résolutions de 2020 sur la reconnaissance de l’indépendance de l’Artsakh et de celles de novembre 2022 sur le soutien à l’Arménie. La France se comporte avec honneur et courage, fidèle à son devoir moral et à ses liens multiséculaires avec l’Arménie, par la voix de ses élus, parlementaires ou maires de nombreuses communes, chefs de partis politiques, mais aussi par la vôtre, quand vous avez tenté des médiations ou êtes intervenu auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le Parlement européen, dans sa résolution du 23 janvier, a également condamné les agissements de l’Azerbaïdjan. Et l’Arménie a présenté ce 30 janvier un recours auprès de la Cour Internationale de Justice pour demander des mesures conservatoires contre l’Azerbaïdjan, en application de la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination.

Mais la position de la Commission Européenne me choque profondément et ne peut que jeter le doute sur les valeurs morales qu’elle prétend défendre, sur les fondements mêmes de l’Union Européenne. Ainsi, sa présidente madame Ursula von der Leyen, qui n’a jamais condamné les agressions de l’Azerbaïdjan, qualifie de “partenaire fiable” le président Aliyev, connu pour être l’un des pires dictateurs et pour pratiquer la corruption au plus haut niveau.

Par le partenariat signé avec l’Azerbaïdjan, par son absence de réactions face aux violations évidentes du Droit international et des droits humains, son inertie, la Commission Européenne, non seulement encourage cette dictature dans la poursuite de son plan monstrueux, mais se rend complice du crime imprescriptible qui s’accomplit et trahit l’expression démocratique des eurodéputés. Quel citoyen de la France, quel citoyen de l’Europe peut accepter d’être associé à cela ? En ce qui me concerne, je le refuse.

Monsieur le Président, sans une action décisive de votre part, la présence arménienne presque trimillénaire et la seule démocratie de la région sera effacée par la haine, le fanatisme et le panturquisme. Si la France s’engage, elle entraînera l’Europe et le monde. Laisser faire Aliyev et Erdogan serait non seulement renoncer à nos valeurs, mais aussi mettre en péril notre sécurité à terme. 

Je vous demande ainsi solennellement d’intensifier et de poursuivre votre action, et cela sans délai, car chaque jour compte avant que l’irréparable se produise, par les moyens exprimés par nos députés et sénateurs :

  • Dénoncer le partenariat de l’Union Européenne avec l’Azerbaïdjan,
  • Condamner officiellement l’Azerbaïdjan pour le non-respect des dispositions internationales, pour l’occupation d’une partie du territoire de la République d’Arménie et pour les crimes de guerre ;
  • Apporter une présence humanitaire en Artsakh et une aide économique d’urgence en Arménie ;
  • Rencontrer les représentants de l’Artsakh ;
  • Insister auprès de nos partenaires de l’Union Européenne et des États-Unis afin qu’ils conduisent les mêmes actions et définir avec eux des sanctions économiques et politiques contre l’Azerbaïdjan ;
  • Insister auprès de nos partenaires de l’Union Européenne et des États-Unis pour rouvrir l’aéroport de Stepanakert et garantir la sécurité des liaisons aériennes de l’Artsakh ;
  • Saisir à nouveau la CPI en vue de l’envoi d’une force d’interposition par le conseil de sécurité de l’ONU.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération.