La chaine a diffusé un reportage remarquablement biaisé sur l’Artsakh
Tous ceux qui l’ont vu en ont été très choqués.
Le groupe a décidé de réagir et de rédiger une lettre que vous retrouverez ci-dessous.
Nous sommes tous épuisés mais 2 personnes ont persévéré et l’ont écrite.
Voici le lien sur lequel cliquer pour faire envoyer un mail automatique à Arte à ce sujet. Il faut une marée de lettres. Nous comptons sur vous. A envoyer aux amis. Merci 🙏
Le texte que nous vous proposons :
Madame, Monsieur,
Je me permets de vous contacter au sujet du reportage « Deux ans après le cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan », que se passe-t-il dans le Nagorno-Karabakh ? » diffusé sur Arte.
J’ai été très surpris du point de vue adopté lors de ce reportage, qui me semble éloigné de l’objectivité journalistique habituelle d’Arte. Je trouve en effet étrange de relayer presque uniquement le point de vue de l’Azerbaïdjan et ses éléments de propagande dans le contexte d’un conflit extrêmement complexe et dont les principales victimes sont les populations civiles arméniennes d’Artsakh.
A l’heure actuelle, 120 000 Arméniens d’Artsakh subissent un blocus depuis plus de 100 jours par des manifestants azerbaïdjanais envoyés par le gouvernement d’Aliyev. Ces populations sont privées de nourriture, de médicaments, de produits d’hygiène et de liberté de se déplacer, et subissent fréquemment des coupures d’électricité et de gaz. L’Artsakh est le ghetto de Varsovie, Aliyev emploie les mêmes méthodes avec des intentions criminelles.
Vous oubliez de mentionner dans votre reportage que le 22 février 2023, la Cour de justice internationale a condamné ce blocus illégal dont vous trouverez ici la décision. https://www.icj-cij.org/public/files/case-related/180/180-20230222-PRE-01-00-EN.pdf
Je m’étonne de voir que des populations azerbaïdjanaises prennent la parole en déclarant que les Arméniens sont des « barbares, des tueurs », et sont accusés sans preuves d’avoir détruit des villages. Il aurait été sans doute plus objectif de prendre en compte le point de vue arménien et de s’appuyer sur des preuves pour tenter de rétablir la vérité.
Vous omettez à nouveau les crimes de guerre commis par les Azerbaïdjanais et condamnés par les juridictions internationales : décapitations de personnes vivantes, viols, exécutions sommaires à bout portant et de sang froid, appel à des djihadistes pour exécuter des Arméniens…sans parler des prisonniers de guerre toujours détenus illégalement.
En Azerbaïdjan, les assassins d’Arméniens sont récompensés et glorifiés par des trophées et des distinctions remises directement par le président Aliyev (voir le parc des trophées de Baku). Les enfants apprennent dès leur plus jeune âge à détester les Arméniens en classe. Vous mentionnez également que des Azerbaïdjanais ont dû être déplacés, en ne précisant pas que de nombreux arméniens ont été contraints de se déplacer en Arménie à la suite de la guerre et du blocus, avec la crainte que se reproduisent à nouveau des massacres, à l’image de celui de Sumgait en 1990 où les Azerbaïdjanais avaient exécuté 300 victimes Arméniennes. Encore aujourd’hui, l’Azerbaïdjan ne cesse de violer le dernier cessez-le-feu du 9 novembre et emprisonne illégalement des Arméniens.
La propagande d’Aliyev est très puissante et appelle chaque jour les soldats et les habitants à l’épuration ethnique et à l’incitation aux crimes. C’est pour cette raison que nous avons plus que jamais besoin d’un travail journalistique objectif et sourcé en France qui ne prenne pas parti et qui alerte sur cette situation d’urgence.
J’espère sincèrement que d’autres reportages pourront prendre davantage en compte le point de vue arménien.
Cordialement